Thibault et Quentin MAUNY, Une Nouvelle Génération d’Agriculteurs.

L’agriculture évolue, portée par une nouvelle génération de passionnés et d’entrepreneurs. Thibault et Quentin incarnent cette transition, épaulés par leurs parents ils innovent pour redéfinir les pratiques agricoles au sein du GAEC Mauny.

Leur parcours, leurs aspirations et les défis qu’ils relèvent témoignent d’une détermination à faire de leur ferme un modèle durable et performant basé sur le pâturage tournant dynamique.

Des Parcours Distincts, Une Vision Commune

Thibault : De la Formation à l’Installation	Quentin : Du Commerce à l’Agriculture
Thibaut, 26 ans, s’est toujours épanoui en élevage. Très tôt, il accompagne son père aux formations CIVAM et PâtureSens, s’imprégnant des techniques de systèmes herbagers. Son stage auprès de Gérard Grandin et un séjour en Irlande sont pour lui un idéal autant sur la technicité du pâturage que pour l’organisation de travail. Après avoir obtenu son BTS en 2018, une expérience de 8 mois en usine le conforte dans son choix de s’installer en agriculture. Son passage chez PatureSens, où il travaille pendant quatre ans, lui apporte une expertise précieuse qu’il souhaite désormais mettre en œuvre sur l’exploitation de ses parents. Son objectif est clair : s’installer en agriculture biologique, non seulement pour le label, mais aussi pour la technique du « sans apport » «L’idée est de ne pas acheter de concentré, depuis notre installation avec les parents nous n’en avons pas acheté.»	Quentin, 28 ans, a suivi un chemin différent. Après un bac technologique en vente en 2014, il se lance dans un BTS technico-commercial en agro-fournitures. Incertain de sa motivation à devenir exploitant agricole, il opte pour un BTS commerce à l’EMBA Quimper (École de Management Bretagne Atlantique) et travaille chez Intersport de 2016 à 2018. La pandémie de COVID-19 en 2020 bouleverse ses perspectives, le poussant à reconsidérer son avenir professionnel. En 2022, Thibault propose à Quentin de se joindre à lui et ses parents dans la structure familiale.. Séduit par la qualité de vie et la vision de ses futurs associés, Quentin accepte et ils officialisent leur installation au 1er janvier 2023.

Des objectifs clairement définis pour chacun des associés

Quentin

• Qualité de Vie : 17h30 à la maison : vie de famille
• Cadre de vie : les parents terminent tranquille leur
• Carrière - plus de vacances/week-ends
• Salaire convenable (2000€ net mensuel pour le moment)
• Bien être animal : véhiculer une belle image de l’agriculture Page Facebook/Instagram (Ferme MAUNY)
• Travailler en famille

Thibault

• Avoir des challenges techniques
• Qualité de vie: pas de pression liée au temps de
• Travail et se donner du temps pour étudier les projets de la ferme.
• Technique : 6000 l/ha en monotraite sans concentrés
• Économique : 3000€/ net mois dans 3 ans, 65%
• EBE/PB actuellement.
• Micro BA,
• Travailler pour soi,

Loïc et Nathalie

Accompagner leurs enfants dans le système qu’ils ont choisi pour faciliter la mise en place de celui-ci.

Ils apprécient le système simple économe et souhaitent voir perdurer la monotraite pour la qualité de vie.

L’arrivée de Thibaut et Quentin leur offre la possibilité d’une fin de carrière plus souple tout en étant stimulante.

Alimentation 100% herbe depuis 2020

L’arrêt du maïs en 2020 a permis de raisonner les besoins du troupeau exclusivement à base d’herbe.

Celle-ci représente aujourd’hui 60% des besoins du troupeau.

Le GAEC Mauny doit engranger 450 tonnes de matières sèches pour la période d’été et de tarisse-

ment, répartis à moitié entre enrubannage et foin.

L’herbe enrubannée est produite sur l’exploitation tandis que l’intégralité du foin est achetée par manque de surface.

La technique du Bale Grazing avec du foin est préférée pendant la période de tarissement car elle apporte une meilleure repousse au printemps.

Défis et Réalisations, la mise en place des infrastructures

1 - Echanger pour mieux pâturer

En 2022, un échange de terre d’un hectare. facilite l’accès à 11 hectares de pâturage. « Avant, nous étions obligés d’attendre la fin de la traite pour sortir le troupeau au pâturage. Maintenant, elles partent pâturer dès la traite finie » commente Thibaut

2 - Découpage du parcellaire

Un premier aménagement de paddocks est réalisé en 2018 sur 20 hectares, et sera remanié en 2021/2022 par la modification et l’augmentation de la surface accessible au pâturage.

L’aménagement et la distribution des paddocks ont été réalisés à l’automne 2022 par la conception de chemins, la pose du réseau d’approvisionnement en eau et d’une pompe à minéral, ainsi que l’implantation de bacs à eau en béton.

Cet investissement a représenté 1 500€ par hectare

3 - Boviduc

Durant l’été 2022, 70 000 euros ont été investis dans la construction d’un boviduc qui permet d’augmenter de 10 hectares la surface accessible aux vaches sans contrainte de route. Les éleveurs bénéficient d’une aide du département de la Mayenne qui couvre le coût d’un boviduc, laissant 50 000 euros à la charge de l’exploitant. 20 000 euros supplémentaires étaient consacrés au terrassement des rampes d’accès, évacuation des eaux en point bas, chemins et clôtures.

4 - Cage de pesée

11 000 € sont utilisés dans l’acquisition d’une cage de contention CLIPEX. Elle est équipée de barres et d’indicateurs de pesée.

Selon Quentin : «C’est un outil essentiel au sein de l’élevage. Elle permet en plus de la sécurité lors d’interventions, le suivi de la croissance (GMQ) des animaux»

Adaptation du troupeau aux vêlages groupés de printemps

Le cheptel a subi une transformation profonde dans le but de réduire le gabarit des vaches et d’améliorer l’efficacité au pâturage. « Nous ne concevions pas l’achat d’animaux à l’extérieur, nous avions donc opté pour l’insémination en Jersey en 2019 » déclare Loïc et Nathalie, les parents.

En 2021, les Normandes qui constituent encore l’intégralité du troupeau, sont toutes mises à la reproduction par des taureaux de race Angus.

Sous l’impulsion de Thibault, 18 génisses kiwis de 4 mois débarquent à Ambrières en 2020.

La même opération est reconduite en 2021 avec l’achat de 25 génisses kiwis de 4 mois.

Progressivement le groupage des vêlages se dessine et le 22 Novembre 2023 a lieu le premier arrêt de salle de traite, non pas sans émotion...

2024 sonne pour tous les associés comme le top départ de leur aventure en vêlages groupés de printemps avec 125 vêlages sur 8 semaines en janvier et février.

En 2025, nos Amboriverains se sont fixé un objectif de 170 vêlages pour 150 vaches en salle de traite et 20 vaches nourrices.

Voici ce qu’ils ont retenu de cette première saison de vêlage:

« TOP, 3 veaux morts sur 125 vêlages et 129 veaux. (4 jumeaux), période stressante mais intéressante, bien planifier en amont avec des cases à veaux collectives préparées en décembre. »

«Cette année les veaux sont sortis à l’âge de 2,5 mois avec le temps pluvieux, l’année précédente cela avait été possible dès 1 mois.»

Le régime Micro BA, une stratégie fiscale applicable au GAEC Mauny

Le GAEC a la possibilité d’opter pour le régime fiscal du Micro-Bénéfice-Agricole, apprécié pour la simplification de l’imposition des bénéfices, ne dépassant pas le montant annuel de 367 600 euros (91 900€ par associé).

“L’amélioration de ce régime fiscal pour 2024 qui porte le plafond à 120 000€ par associé permet de revoir nos objectifs, commente Thibaut, cependant il nous manque de la surface pour faire plus.... Il faudrait traire deux fois par jour et ajouter du concentré pour produire plus de lait par vache afin de le plafonner, et ce n’est pas notre objectif, la surface est trop faible.” Il ajoute : “Cette revalorisation du plafond par associé nous fait tout de même réfléchir sur l’évolution de l’élevage : acquérir des surfaces supplémentaires ?

Rendez-vous en 2025 pour connaître notre évolution !”